Article #5 : Il était une fois… la caverne aux histoires

Trop souvent, j’ai pensé « c’est parce que je suis comme ça », « ça n’arrive qu’aux autres », « je ne suis pas capable de ». Ce sont des histoires et des illusions qu’on se raconte, qui alimentent notre quotidien. Pour finalement, être persuadé que c’est comme ça et pas autrement. D’où viennent ces croyances et comment y faire face?

Le samskara ou les histoires chez les Hindouistes

Lors de ma première formation en yoga, on nous a demandé de réfléchir à cette notion de samskara. Chez les hindouistes, le samskara représente toutes les histoires que l’on peut se raconter, positives ou négatives dans le quotidien. Ce sont les schémas mentaux et émotionnels que l’on a mis en place et qui reviennent de manière automatique telle une chanson qui passerait en boucle. Des schémas plus ou moins ancrés qui nous persuadent de telle ou telle chose. 

J’ai tout de suite pensé à cette croyance transmise depuis toute petite. La croyance que la réussite et le succès passe par l’argent. Cette croyance a développé chez moi un très grand besoin de sécurité. J’ai encore du mal à ne pas m’en séparer aujourd’hui.

C’est souvent enfant que ces histoires marquent le plus. Où toutes choses dites par un adulte référent peut être entendues comme une vérité vraie. Dites à un enfant qu’il est nul à l’école et il va le croire très facilement. Il vient se figer dans sa pensée et oublier de quoi il est réellement capable.

Plus nous avançons dans la vie, plus nous accumulons des histoires dans cette caverne. Encore une fois, ce sont des histoires qui peuvent aussi nous tirer vers le haut. Par exemple, mes parents m’ont toujours dit qu’il fallait être déterminée dans la vie. Alors depuis toujours, je suis résiliante face aux événements difficiles.

La caverne de Platon 

Platon pense qu’il est nécessaire de changer notre manière de pensée et nos croyances. De sortir de nos illusions. Il utilisait cette allégorie dans un contexte politique notamment pour éduquer le peuple à ne plus croire chaque mot des politiciens. C’est remettre du doute et en question les choses, les interroger et prendre du recul pour revenir à la réalité. Ces croyances existent, en avoir conscience c’est les éclairer.

Ce qui nous appartient … ou pas

Comme nous l’avons vu, beaucoup de ces histoires viennent de cette caverne. Entre les choses que l’on a entendu et qui nous ont blessées et les croyances populaires. Il est important de prendre conscience ce qui nous appartient et de ce qui nous appartient pas. 

Cela est possible en commençant par se questionner et en prenant du recul. Par exemple, lorsque vous vous dites que vous êtes incapable de partir seul en voyage, est-ce que cela est lié à une incapacité réelle ou cela est dû à une peur de la solitude ? Ou parce que peut être avez vous entendu quelqu’un vous dire que c’était dangereux ? 

Chaque frein que l’on trouve dans sa vie mériterait que l’on se pose la question à savoir si cela est vrai ou une simple projection. Finalement, cela nous permettrait d’ouvrir de nouvelles portes jusque là fermées pour de(s) (mauvaises) raisons. 

Faire preuve d’esprit critique

L’esprit critique est une compétences essentielle pour notre siècle. Nous vivons dans des sociétés où l’information circule à une vitesse phénoménale et où il est important de distinguer le vrai du faux. Cela est aussi important dans la vie de tous les jours et pour sa vie personnelle. Se demander où est la vérité et comment s’en rapprocher plutôt que croire tout ce qu’on raconte. Vérifier ces sources et leur acuité, comprendre d’où part l’information pour pouvoir bien la traiter.