Article #9 : La couronne du dirigeant

Avez-vous regardé The Crown (Netflix) ? Je me suis laissée emporter par les tourments de la reine Elisabeth. Je n’ai jamais vraiment été attirée par les histoires de la couronne mais cette série m’a laissé voir les problématiques qui peuvent se poser aux dirigeants et aux managers. Porter la couronne du dirigeant n’a pas que des côtés positifs comme on peut se l’imaginer. Quelles sont les contraintes qui s’imposent au rôle du dirigeant ?

La solitude du dirigeant

La première chose qui m’a émue, c’est la solitude de la Reine. En effet, Elisabeth semble bien seule, là haut sur son trône. Elle est d’ailleurs vue comme une reine et non pas comme un autre être humain. Son équipe de communication cultive le côté féérique de la monarchie qui l’éloigne encore un peu plus de la réalité.

Le dirigeant lui aussi est seul. Il y a les moments où il doit réfléchir seul parfois même agir seul. Il doit souvent garder le secret de ses décisions, sans pouvoir partager, ni pouvoir être aidé. Il a toute la responsabilité de son entreprise comme la reine à la responsabilité de sa nation. En prenant en compte tous ces paramètres, on peut se rendre compte qu’il peut être difficile pour lui de trouver un échappatoire, un moyen de se décharger. La reine a bien sûr ses conseillers, mais on se rend bien compte qu’ils agissent eux aussi dans leur propre intérêt sans tenir compte des sentiments et des émotions de la reine. Ce qui renforce encore sa solitude.

La grande différence avec nos dirigeants, c’est qu’elle n’a pas eu le choix de son rôle. Elle devait assumer son rôle de reine malgré son envie de rester dans les coulisses plutôt que d’être sur le devant de la scène. Et nos dirigeants ont la possibilité de se dégager de cette solitude.

Les décisions à prendre

La reine Elisabeth a dû prendre des décisions difficiles qui non seulement l’ont mise dans des postures inconfortables mais en plus qui ont fait du mal aux personnes qu’elle aime. Je pense notamment à sa soeur Margaret ou au Prince Philippe.

C’est au dirigeant qu’incombe les grandes décisions. Il doit prendre des décisions stratégiques, penser plus loin que la simple urgence. Parfois ces décisions sont prises à contre coeur. Je pense par exemple aux dirigeants durant la crise Covid-19.

La santé de son entreprise est la priorité du dirigeant, au détriment du reste. Il peut rencontrer de véritables batailles avec ses propres valeurs et être confronté à des choix qu’il n’aurait peut être pas fait s’il n’avait pas été à cette place. Imaginez vous le jour où il doit annoncer un plan social et des licenciements économiques à ses salariés. Je pense que vous comme moi n’aurions pas envie d’être à sa place. Mais cette décision est mesurée et c’est sûrement la décision à prendre pour assurer la pérennité de son entreprise et la sauver. C’est donc faire preuve de beaucoup de courage dans sa solitude.

Le sourire en toutes circonstances

Même dans ses jours les plus sombres, la reine Elisabeth a dû arborer le plus beau des sourires. Après une dispute, une déception ou un simple coup au moral. Elle doit se montrer inatteignable et toujours au top. Rien ne dépasse tout est toujours parfait.

Si le dirigeant arrive un matin de mauvaise humeur, il risquerait d’inquiéter ses troupes. Il s’impose ce sourire et ne montre aucune de ses émotions de peur de se montrer vulnérable et montrer ses faiblesses. Aussi bien pour son entreprise mais aussi pour faire face à la concurrence.

Dans un même temps, il se sent protéger sous sa carapace. Beaucoup veulent sa place et il est plus facile d’avancer en laissant ses émotions de côté, du moins, c’est ce qu’il a envie de crorie. Comme pour beaucoup d’entre nous. C’est un masque que l’on porte, on oublie parfois qu’il est là.

Diriger autrement

Les ateliers de CoDev : ce sont des rencontres entre pairs pour développer ses pratiques professionnelles et trouver des solutions aux problématiques de l’instant ensemble. Le but étant de promouvoir l’intelligence collective et de créer des réponses ensemble ainsi que de s’inspirer des uns et des autres.

L’organisation libérée : les entreprises ayant adoptées une organisation libérée responsabilisent tous les employés. Le dirigeant est là pour donner un cap mais chacun est responsable de ses actions. On est dans une optique de gouvernance partagée. On peut aussi aller regarder les principes de l’entreprise opale de Frédéric Laloux. Ce sont de nouveaux modèles de management apportant du sens et de la flexibilité à l’organisation.

Les émotions des dirigeants : Admettre que l’on a peur ou qu’on est en colère, c’est admettre son humanité et se laisser voir dans toute son authenticité. On peut pense que cela peut nous ralentir ou être préjudiciable mais finalement c’est aussi l’opportunité de demander de l’aide et de s’ouvrir de nouvelles portes qui étaient restées cachées jusque là. Et puis une fois que l’on a regardé ces émotions et qu’on est allé les interroger, on se comprend mieux et on arrive à rebondir avec.

La quête de sens : Le dirigeant mène sa barque. Il a besoin de garder le cap et de comprendre le sens de ses actions au risque de perdre motivation et de perdre ses troupes. En tant que véritable leader, il devra montrer la direction afin de réunir et rassembler autour de lui.

L’accompagnement grâce au coaching : Un coaching c’est prendre un temps pour soi pour observer et ouvrir le champ des possibles. Un coaching c’est ne pas s’engouffrer dans cette solitude, c’est trouver une place à ses émotions pour prendre la meilleure des décisions. Un coaching, c’est garder le cap sur le sens, qu’on peut parfois perdre dans le flot des responsabilités.