Article #10 : L’état de flow inspiré d’Adam Ondra
Je découvre Adam Ondra lors du festival Montagne en scène, fabuleuse soirée pour découvrir des courts métrages sur des passionné.es de la montagne aussi bien en ski, utratrail ou bien encore trek. J’ai été particulièrement absorbée par « Age of Ondra« , un documentaire parlant de l’investissement d’Adam dans sa passion, l’escalade. J’ai vu l’intensité qui l’a habité, son obsession pour ce mur colossal devant lui qu’il veut grimper en un essai. Il est traversé par l’état de flow.
Comment définir ce qui l’anime ? Quelles sont les conditions pour l’atteindre ?
Qu’est ce que le flow ?
Le flow est un concept provenant de la psychologie positive. Dans la psychologie positive, on va pointer les choses qui fonctionnent chez l’être humain et qui lui permettent de faire preuve de résilience face aux aléas de la vie.
Le flow consiste à trouver cette expérience optimale qui permet d’atteindre un état de bien-être total.
Mihály Csíkszentmihályi développe la théorie du Flow dans les années 70. Il parle d’un état de grâce. L’individu est en total immersion et concentration. Rien ne peut le sortir de son activité. Il vient même se confondre dans ce qu’il est en train de faire.
Je ressens cet état de flow quand je suis sur mon tapis de yoga. Le temps passe sans que je m’en rende compte, j’arrive à trouver cette bulle où plus rien n’existe autour. C’est mon espace de liberté, mon endroit où je suis hors du monde et hors du temps. Il s’en dégage une sensation de bien être et de flottement. Un état d’émerveillement pour ce qui est réalisé et ressenti.
Comment entrer en état de flow ?
Pour entrer en état de flow, plusieurs facteurs doivent être réunis afin d’arriver à se connecter aux sensations du flow :
- Une tâche ni trop dure, ni trop facile. En effet, si la tâche est trop facile, vous risqueriez de vous ennuyer, si elle est trop dure, vous pourriez ressentir de la frustration. Adam Ondra choisit une voie que personne n’a encore grimpée. Il en est capable mais elle est en même temps assez difficile pour que personne ne l’ait empruntée.
- Une concentration essentielle. Cette concentration totale permet de rester focaliser sur l’instant présent. À l’escalade, surtout sur des voies aussi difficiles, il n’y a pas la place pour autre chose. Un manque de focus peut entraîner la chute et donc l’échec
- Un objectif clair. Cet objectif permet de donner une direction à la tâche à accomplir. Pour Adam, c’est très simple. L’objectif est de grimper sur une voie que personne n’a jamais grimpée en une seule fois.
- Un résultat immédiat. Il permet de se rendre compte que l’objectif est atteint et d’en tirer la satisfaction. Aujourd’hui, des personnes choisissent de se reconvertir dans des métiers artisanaux et manuels pour voir la finalité de leur travail et ainsi redonner du sens plutôt que d’exécuter une tâche sans voir la contribution réel de ce qu’elles ont accompli. Pour Adam Ondra, une fois arrivé en haut de la falaise, il saura qu’il aura atteint son objectif.
- La disparition de la distance entre le sujet et l’objet. L’engagement est tel que le sujet et l’objet viennent se confondre et se mêler. C’est comme une parfaite fusion avec un engagement total à ce qui se passe et ressent. Dans ce documentaire, on peut voir comme Adam ne fait qu’un avec la montagne. En yoga, on parle d’union à un tout.
- La perte de la conscience de soi. C’est l’oubli du soi pour quelque chose de plus grand. Les douleurs physiques n’existent plus, l’entrainement est plus important que tout le reste pour atteindre son objectif. Il y a cette notion de sacrifice.
- La perte de la notion du temps. Les minutes passent sans qu’on ne s’en rende compte. Le temps vient se dilater dans l’état de flow.
L’engagement, source de bien-être
En psychologie positive, la notion d’engagement est essentielle pour atteindre le bien-être. L’engagement donne tout son sens à nos actions, nos pensées et nos actes. Si vous n’êtes pas convaincu, pensez aux choses que vous avez pu faire dans le passé et qui n’avaient pas de sens pour vous. Au bout d’un certain temps, il y a une perte de motivation pour arriver à un désengagement.
L’engagement demande un certain investissement à la fois en temps, en énergie mais il vient aussi nourrir des parties de l’être d’une manière qui ne se trouve pas ailleurs. Il vient aussi renforcer notre confiance et notre estime de nous en nous faisant nous sentir à notre place et nous met en contact avec notre joie la plus simple et la plus authentique.
Pendant le premier confinement, j’ai cherché à me rendre utile pour aider au chaos extérieur dû à la COVID-19. Un ami m’a proposé de co-faciliter des cercles de parole. Mon engagement était total. À la fin de chaque cercle, je ressentais de la joie. Cette joie d’avoir partagé, permettre à chacun de déposer ce dont il avait besoin et participé comme je pouvais à l’effort commun.
En trouvant l’engagement, on trouve cette intention qui nous sort du mode automatique pour donner du sens. Un sens qui va bien au-delà de ce qu’on peut mentaliser pour être dans un lâcher prise total et aller vers ce flow de la vie.
Comment trouver le flow ?
On retrouve le flow dans les activités physiques, artistiques, manuelles par exemple. Le flow se ressent dans le corps. Généralement pendant l’activité vous ne vous en rendrez pas forcément compte, mais viendra par la suite un état d’émerveillement et de bonheur.
- Observer où vous puisez de l’énergie ?
- A quoi est ce que vous consacrez du temps ?
- Qu’est ce qui vous semble simple à réaliser ?
- Quels sont les endroits où vous ressentez beaucoup de joie ?
- Les activités que vous pouvez réaliser en ne vous laissant pas distraire ?
- Là où vous pouvez vous jeter corps et âme sans tenir compte de ce qui se passe à l’extérieur ?
Sothiya Taing – Créatrice d’espaces de résonance
Accompagnement holistique – Coaching – Yoga